Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture de notre bar associatif
Il sera ouvert tous les vendredis après-midi de 15h à 21h pour les jeux et le bar
et un vendredi par mois avec tapas en plus
Laissons Lilian notre animateur du tiers lieu, nous en parler 🙂
Le Cœur Ovale
Depuis plusieurs jours je procrastine à écrire un texte afin de vous inviter à partager avec nous l’inauguration de notre bar associatif niché à la bibliothèque des 6 collines,à Récupalys.
Que pourrais- je raconter sur les bars, les troquets, les estaminets, les guinguettes et que sais-je ? Pensif, je m’accoude sur le comptoir, je cale ma tête entre mes mains et je bloque. Sous l’effet de la gravité, ma tête glisse et mes joues remontent à m’en fermer les yeux.
Et là ! une évidence !
Un bar c’est un endroit autre que la maison ou le travail où l’on peut poser les coudes sur un comptoir ! un peu comme dans notre tiers lieu !
D’accord ! Mais tout seul au comptoir, on se fait rapidement caguer » !
Heureusement, mon frère par l’odeur du café alléché pointe le bout de son nez à la bibliothèque.
Il s’assied sur le tabouret recyclé et nous commençons à tcharer en vis-à-vis, de tout et de rien.
Après son départ, je me suis dit que c’était quand même mieux d’être plusieurs autour du comptoir à échanger des mots, à raconter des histoires…
Faut-il encore avoir des histoires à raconter ! Pour cela, faites confiance au pouvoir du comptoir, celui qui rend éloquent. Celui qui magnifie les histoires, qui transforme un match de rugby, en péplum. Dans lequel, à la fin ce sont toujours les Gaulois qui gagnent. Un peu de castagne et on trinque !
Avec modération, bien sûr ! Car il paraît que cogner délicatement deux verres entre eux est dangereux pour la santé !
A nouveau seul derrière le comptoir, des images teintées de nostalgie refont surface. Mon cerveau s’emballe, mon crayon à papier avec. A chaque image ses émotions, et d’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé les bars ! J’ai commencé très jeune ! Le dimanche mon père avait pour rituel d’aller chercher le pain au village et d’aller au PMU faire un tiercé avec ses collègues facteurs.
Papa commandait un panaché pour lui, un diabolo pour moi, et une coupelle de cacahuètes bien salées avec la peau qui colle au doigt tellement elles sont grasses !
Certains disent que ce n’était pas hygiénique. Ils ont raison. Mais que c’était bon !! Cette atmosphère saturée de fumée tantôt Gitane, tantôt Gauloise ! Ce brouhaha !
l’engouement anisé pour les équidés. Dans ce lieu, ni Evin, ni Evian ! C’était les années 70 ! Heureusement Papa n’était pas un passionné et nous n’y restions jamais bien longtemps.
Quelques années plus tard, j’ai 17 ans. Ce sont les années lycée. Les amis et le rugby ! et pour retrouver ses frères d’armes, quand ce n’était pas à la maison du rugby, c’était au « Café de la Paix ». C’était notre QG ! L’adolescence ! Ce moment où l’on s’émancipe du père à grand coup d’Œdipe ! l’âge pour lequel le meilleur ami est le miroir ! Mais c’est aussi la période où l’on construit ses amitiés. C’est l’époque des surnoms : Le Dide, Tonton, Lolo, Cansou, Max, Jesse, Lio… « Des amis pour la vie ! ».
Pour ma part cela s’est vérifié. Il n’y a qu’à voir, chaque fois que nous nous retrouvons, nous ne sommes jamais aussi heureux qu’accoudés à un comptoir à refaire le monde, à débattre passionnément, alimentés de charcutaille, de fromage et d’ « un cop de vin ». Partager des souvenirs magnifiés par la nostalgie et les expressions locales marbrées de mots occitans. Souvenirs sublimés lorsque l’éthylotest s’enflamme. « Bélèou ! » ; « abisto de nas » ; « Bouducon ! » ; « Cagarel » …
Avec du recul, le bar était aussi un endroit de culture et d’échange. Il y avait toujours à disposition la Dépêche et le Midol. De quoi alimenter de belles discussions. Des musiciens locaux squattaient la salle du haut et y jouaient de la musique qui faisait du bruit ! Un artiste y peignait une fresque murale glorifiant les patrons. Avec Monsieur le Curé nous parlions histoire et rugby autour d’un petit caf à 1 Franc 50 ! Il y avait toujours des joueurs de belote prêts à en découdre.
Personnellement, je préférais ça à la Fac de droit ! En plus, si on a de la chance nous pouvons aussi y faire de belles rencontres.
J’ai 31 ans, je suis au Tex Mex à Toulouse. Accoudés au comptoir nous discutons avec la sœur de mon ami Lio. Ami empêché au dernier moment.
Il s’avère que cette soirée était un piège pour célibataire endurci ! En effet, mon ami avait pour projet de me faire épouser sa sœur !
Une jeune femme aux yeux envoutants. Et envouté, je l’ai été ! Je vous passe les détails, mais ce soir là j’ai embrassé pour la première fois celle qui deviendra mon âme sœur, mon épouse, Marie-Cécile
Cela fait déjà 20 ans et je ne regrette rien.
Comme quoi ! un bar, un zinc, ça rassemble et même ça assemble !
Si vous aussi vous avez envie de partager un moment chaleureux. Si vous avez envie de faire un jeu de société ou tout simplement boire un coup accoudé à un comptoir.
Alors rejoignez-nous en famille :
le vendredi 02 juin à partir de 15 h 00
à la bibliothèque des 6 Collines pour jouer
Et pour boire un coup avec modération, grignoter et fêter notre ouverture, rdv à 18h30 !
Tout cela, dans une atmosphère originale empreinte de respect et de gentillesse.
Avant de vous quitter, je souhaite dédier ce petit texte à mes vieux amis, mes autres frères, qui ont contribué à faire de moi l’homme que je suis.
Un homme au Cœur Ovale.
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